Aucun circuit de rallye belge n'est aussi mythique que celui d'Ypres. L'Ardeca Ypres Rally 2025 (son nom officiel) en est déjà à sa 60e édition. L’équipe d’Autoscout24 était présente pour cet événement festif. Non seulement pour s'imprégner de l'ambiance le long du parcours et dans le parc, mais aussi pour prendre place en exclusivité dans une voiture de rallye lors d'un shakedown !
Turbo-Polo !
Non, on n’a pas pris le volant. Cependant, nous avons pu compter sur Gilles Pyck, un Flamand occidental qui connaît les petites routes d'Ypres comme sa poche. La personne idéale pour découvrir à quel point le Rallye d'Ypres peut être idyllique à des vitesses bien supérieures à 150 km/h. Pyck, 29 ans, ne fait d'ailleurs pas tout cela tout seul. Il bénéficie du soutien de Volkswagen Belgique (Volkswagen n'a plus de branche Motorsport officielle) et a choisi une Volkswagen Polo Rally2 préparée par SXM Competition.
Pour vous donner une idée, la Polo Rally2 est équipée d'un 4-cylindres turbo essence de 1,6 litre développant environ 275 ch, d'une boîte séquentielle 5-rapports, d'une transmission intégrale et d'un poids minimal de 1 230 kg. À l'ère des voitures électriques et des supercars, cela ne semble pas extraordinaire, mais c'est la suspension qui fait la différence dans une voiture de rallye.
Gouttes de sueur
Il faut avouer que la météo n'était pas de notre côté. Non, on ne parle pas de pluie, mais bien de chaleur ! Avec des températures avoisinant les 30 degrés et une combinaison de course complète (y compris des sous-vêtements ignifugés), nous avons cuit comme des poulets rôtis avant le départ. Si vous avez déjà vu une voiture de rallye passer devant vous avec les portes ouvertes, vous comprenez maintenant pourquoi !
L'objectif en valait pourtant la peine, car vers 20h30, avec les grillons en fond sonore, nous étions prêts au départ du shakedown à Boezinge. Pourtant, difficile d’entendre les grillons tellement la Polo vrombit comme une folle au moment du compte à rebours du marshal. Une fois la main du commissaire hors de vue, la Polo a foncé vers le premier long virage à droite.
La maîtrise de Gilles Pyck est remarquable, tout comme la confiance que procure la Polo. C'est une voiture qui dicte l'efficacité, comme on peut s'y attendre d'une allemande. Avec des pointes à 190 km/h sur petite route, des virages en épingle à cheveux parfaitement négociés avec le frein à main et des courbes incroyablement serrés, nous avons franchi la ligne d'arrivée avant même que notre cerveau ait eu le temps de comprendre ce qui se passait. C'est génial !
Le monde à l'envers
La grande révélation de notre expérience en tant que copilote est principalement liée à la suspension de la voiture de rallye. On avait déjà conduit de nombreuses voitures de sport et de course sur circuit (aussi bien au volant qu'en tant que copilote) et, même si cela semble très serein vu de l'extérieur, vos entrailles sont complètement secouées à chaque irrégularité de la route. Le rallye, c'est l'inverse. Alors que les voitures de rallye passent à quatre roues en l'air ou à quelques mètres du fossé, à l'intérieur, on ne ressent aucun choc ni aucune secousse dans le dos. Cela incite naturellement le pilote à aller toujours plus fort, toujours plus loin, à la recherche de ces quelques secondes...
Malgré nos supplications, il a fallu rendre notre siège de copilote à Olivier Vanneste pendant la course, ce qui est tout à fait compréhensible. Gilles et Olivier ont placé leur Polo à la 11e place pendant le week-end. Une performance plus qu'honorable, même s'ils espéraient secrètement une 6e place, après avoir terminé 7e l'année dernière et 8e l'année précédente. Mais c'est ça, la course ! Nous avons déjà pris goût au rallye ! L'année prochaine, peut-être serons-nous au volant lors du Rallye d'Ypres ? Faut en parler à nos patrons…
