Mais que se passe-t-il si la base est l'une des voitures les plus fun de sa catégorie? Quand on pense citadine polyvalente, les premiers noms qui viennent à l'esprit sont Polo, 207 et Clio. Elles sont les archétypes du genre. Pourtant, la Fiesta actuelle pourrait selon nous être considérée comme une des références du segment. Pas la moins chère, ni la plus luxueuse, ni la mieux finie. Mais indiscutablement la plus fun à conduire. Son châssis est une pure réussite, ses moteurs semblent plus généreux avec elle qu'avec les autres voitures qu'ils équipent (chez Peugeot et Citroën entre-autres) et tout cela fait de la Fiesta une fête (!) à conduire en toute circonstance.

Pas de Stop/Start

Alors que d'ordinaire je prends possession d'une version éco sans grandes attentes si ce n'est celle d'une conso plancher, j'avais hâte de savoir si le fait d'avoir fait de la Fiesta une Econetic l'avait assagie. Bonne nouvelle: très, très peu. L'Econetic se distingue d'une Fiesta diesel classique par quelques appendices aérodynamiques, une assiette un peu plus basse, des rapports de boîte et une gestion moteur modifiés, mais pas d'accessoires high-tech comme des volets mobiles derrière la grille de radiateur ou choses du genre.

En fait, la voiture ne reçoit pas même un Stop/Start, et ce sera là mon unique déception. Sous le capot, le 1.6 TDCi bien connu, dans sa version 90 ch et couplé à une boîte manuelle 5 rapports. La Fiesta Econetic est annoncée pour 3,7 l100 km et 98 g CO2/km. Elle est donc allègrement qualifiée pour les 15% de remise fédérale, ce qui porte son prix de 16.600€ à 14.110€. 3,7 litres, hein? On va voir ça. Il se trouve que votre serviteur est aussi instructeur de conduite éco à ses heures perdues. Pas du genre à viser le livre des records, non, du genre à savoir comment adapter de petites choses pour consommer vraiment moins sans se traîner.

Pas loin…

Avant toute chose, il faut savoir qu'il est pratiquement impossible d'atteindre les consos annoncées par les constructeurs. Parce que les procédures de mesures imposées par l'Union Européenne (auxquelles toute voiture vendue en Europe doit être soumise) ne reflètent absolument plus les réalités du trafic en ville. De plus, ces mesures sont effectuées en salle, sur des rouleaux. Bref, même si on ajoute aux chiffres mesurés une pondération pour simuler les résistances de roulement et aérodynamiques, on reste loin de la vraie vie.

Pourquoi ces précisions? Pour souligner la performance de la Fiesta Econetic que je m'apprête à vous révéler. Durant les premiers jours d'essai, j'ai passé autant de temps sur autoroute (à quelques 110 km/h) qu'en ville. Et pas la plus fluide des villes: Bruxelles. Après quelques jours donc, l'ordinateur de bord m'indiquait… 3,9 l/100 km! Alors certes il faut ajouter un bon demi-litre à ce chiffre pour avoir une idée de la conso réelle, mais c'est pareil pour toutes les marques (parfois la différence peut même atteindre 1,5 litre). Bref, ce 3,9 est un très, très bon score. L'effet psychologique de passer sous les 4 litres est par ailleurs très positif.

Les jours qui suivent, finie l'autoroute. Je ne fais plus que de très courts trajets en ville aux heures de pointe, même pas de quoi permettre au moteur d'atteindre sa température. Les pires conditions d'usage qui soient, surtout pour un diesel qui chauffe moins vite qu'un moteur essence. Au moment de restituer la Fiesta Econetic, l'ordinateur de bord indiquait 4,5 l/100 km. C'est pas beau ça?

On me répondra que d'autres voitures peuvent faire aussi bien. Sauf que, et j'insiste, aucune ne le fait en offrant au conducteur la sensation d'être au volant d'un engin si vif, qui transforme le moindre rond-point en moment de joie. Moi je dis: Bravo Ford, bon boulot! Mais avec un Stop/Start, ce serait encore mieux.

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