Voilà à peu près comment s'est déroulée ma conversation avec le Service Presse de Ford au début de cet été. En réalité, j'ai un peu honte de l'avouer car il est vrai qu'en janvier dernier, la Mondeo Hybrid Clipper (break en langue Ford) était l'une des Premières Mondiales du Salon de Bruxelles. Il faut croire qu'elle est passée pratiquement inaperçue dans le flot d'infos de cette période, et j'accepte l'accusation de – petite – faute professionnelle.

Manque de com'

Cela dit, alors que tous les constructeurs, et pas forcément les spécialistes du genre, communiquent à tour de bras sur leurs modèles hybrides, parfois des mois avant leur commercialisation, Ford est d'une incroyable discrétion sur le sujet. Comme s'il n'y avait aucun désir de vendre la Mondeo Hybrid. Comme si, par les temps qui courent, il n'était pas incontournable de jouer la carte de l'électrification. Et c'est d'autant plus dommage qu'elle est pas mal, cette Mondeo Hybrid…

A la Toyota

Uniquement proposé en version break, la Mondeo est une hybride classique, à la Toyota, donc pas une plug-in. Elle associe un moteur essence 2 litres et un moteur électrique, le tout pour 187 ch. Les batteries sont d'une capacité modeste, 1,4 kWh, mais suffisante pour ce type d'hybride, et pour effectuer de très belles portions de vos déplacements en mode 100% électrique. La voiture est homologuée à 5,0 l/100 km et 113 gCO2/km (WLTP), ce qui en fait la Mondeo Clipper la plus "verte" de la gamme.

Break un peu moins break

Extérieurement, rien ne distingue une Mondeo Clipper normale de sa version hybride. Les différences sont au niveau de l'affichage du tableau de bord, spécifique mais qui aurait mérité d'être un peu plus didactique, et dans le coffre, où les batteries occupent une bonne partie du volume, de 403 litres ici, contre 525 dans une Clipper classique. Dans notre récent essai de la Mercedes 300de Break, nous vous disions à quel point nous trouvions idiot de trouver un logement de batteries en forme de "dos d'âne" dans le coffre d'un break, et qu'il aurait mieux valu que Mercedes fasse le choix d'un plancher vraiment plat, quitte à sacrifier un peu plus de volume. C'est le choix fait par Ford : le double-fond est en partie occupé par les batteries, le reste est de l'espace de rangement supplémentaire. Mais quand on ouvre le coffre, on trouve une surface plane, propre et nette.

Break de ville

Sur la route, ce système hybride méconnu étonne par sa gestion hyper efficace de l'énergie, notamment de la régénération au freinage. Lorsqu'on a épuisé les batteries en roulant "zéro émission", il ne faut que quelques minutes pour les recharger, la voiture peut donc rapidement repasser en mode électrique. Résultat : les déplacements urbains, moyennant une conduite douce et anticipative (mais pas trainante), sont régulièrement récompensés par des moyennes tournant autour des 5 l/100 km. Carrément pas mal ! Et comme avec les hybrides Toyota ne disposant pas du système de dernière génération (celui de l'excellent Rav4 par exemple), c'est l'autoroute qui vient tout gâcher. La Mondeo s'y montre en effet plus gourmande, même si tout est relatif. Notre semaine d'essai, principalement faite d'autoroute, dont un voyage vers les sommets du pays, forcément éprouvant pour la conso, s'est bouclée sur une moyenne de 6,7 l/100 km. Pour un grand break à moteur essence de 187 ch, nous trouvons ça très honnête. Pas de quoi détourner du diesel un vrai dévoreur de kilomètres, mais très honnête quand-même.

Voici donc un break hybride, qui consomme peu, au tarif raisonnable de 38.000€ et qui, par-dessus le marché, n'a pas encore de concurrent ! Ca mérite mieux que l'anonymat dans lequel Ford le maintien, volontairement ou non. Allô ? Y a quelqu'un au service pub ?