En perdant plus de 400 kg par rapport à la génération précédente, le Range Rover a déjà étonné quiconque l'a essayé par ses consos inédites pour un engin de ce gabarit. Sa version Hybride est si sobre que les badauds qui s'enquièrent du sujet ont du mal à y croire. Disons-le sans détours: c'est ce qu'il y a de mieux dans le domaine du grand SUV.

Révolution verte

Clairement, le constructeur anglais a entamé sa "Révolution Ecologique". Et même quitte, parfois, à renoncer à une partie de son ADN puisque les Evoque et Freelander (remplacé par le Discovery Sport) sont déjà disponibles en versions 2 roues motrices. Outre cette solution et celle de l'utilisation massive de l'alu, la démarche de Land Rover passe aussi forcément par l'hybridation. En attendant la version hybride plug-in qui permettra de rouler plusieurs dizaines de kilomètres sur la seule énergie des batteries, on peut déjà s'offrir un Range Rover Hybrid.

L'hybridation dont on parle ici est tout ce qu'il y a de classique: les batteries et le moteur électrique intégré à la boîte auto 8 rapports servent le plus souvent à assister le V6 diesel. Comme dans une Prius par exemple (je sais, la comparaison est osée), il y a dans le Range un bouton EV qui active le mode électrique. Mais il faut bien maîtriser son pied droit pour éviter de relancer le V6, et l'autonomie électrique est assez symbolique. Par contre, ce qu'est capable de livrer le système est loin de l'être…

700 Nm

Ensemble, le V6 diesel et le moteur électrique mettent à la disposition du conducteur 340 ch et 700 Nm, ces derniers étant disponibles sur une vaste plage de 1.500 à 3.000 tours. Et quelle que soit l'utilisation qu'on en fait, le système est absolument souverain. En mode Sport par exemple, les reprises sont… comment dire? Imaginez un éléphant qui aurait mangé du guépard. A peu près comme ça. 0-100 en 6,9 secondes et 218 km/h en pointe, exactement comme le Range TDV8. En franchissement – et dans le cas du Range, le mot n'est pas galvaudé – la disponibilité de la mécanique fait forcément honneur à la hauteur de la réputation de la marque, et soulignons au passage que malgré les batteries placées sous la caisse, le Range hybride peut toujours barboter dans 90 cm d'eau.

Mais c'est en l'utilisant comme le feront 99,9% de ses propriétaires, c’est-à-dire en ville et sur route, que cette version force particulièrement le respect. Il suffit de laisser le mode hybride s'autogérer, de conduire comme on doit conduire un Range – de façon coulée, élégante, noble – et on aura la satisfaction de relever une moyenne réelle de quelques 8,5 l/100 km (officiels: 6,4 l/100 km, 169 gCO2/km). Nous insistons: moyenne! Donc avec beaucoup de ville et de trajets courts à froid. Sur autoroute, cruise control sur 120 km/h et à plat bien sûr, la conso instantanée oscille aimablement entre 6 et 7 litres. Vous y croyez? Et pourtant si, juré!

Voici donc un véhicule luxueux, confortable, charismatique, qui passe véritablement partout et qui, par-dessus le marché, ne vous tue pas à la pompe. Pas facile de lui trouver un défaut. Ceux qui voudraient que le caviar soit au prix des patates citeront son prix. En effet, 126.000€, c'est une somme. C'est beaucoup plus, exemple au hasard, qu'un Porsche Cayenne S-Hybrid. Dont nous vous parlerons bientôt…