Rappelons au passage que Suzuki n'est pas novice en la matière, puisque le constructeur proposait déjà depuis plus de deux ans une motorisation 1.2 essence associée à un système hybride light 12V. Cette année, normes européennes obligent, on passe au 48V pour encore réduire les émissions. Suzuki va même plus loin pour améliorer les émissions moyennes de sa gamme puisque chez nous, la Celerio et la Baleno sont carrément sorties du catalogue.

Facelift

Avant de parler de la version hybride, revenons sur le fait que le Vitara avait profité d'une mise à jour de mi-carrière début 2019. Pour donner plus d'allure à son SUV, Suzuki avait retouché les blocs optiques avant, adopté la technologie LED pour les feux arrière, redessiné les boucliers et ajouté des touches de chromes au visage. L'effet recherché est atteint : le Vitara a certes l'air plus chic mais… il n'empêche que son design commence à accuser le poids des ans, surtout face à une concurrence toujours plus féroce et toujours plus jeune.

Dans l'habitacle aussi, les choses avaient changé. Les matériaux utilisés ont vraiment gagné en qualité, tant sur la planche de bord que sur les sièges. Et, plus important peut-être, le Vitara a revu à la hausse son arsenal d'aides à la conduite, adoptant à son tour des incontournables comme le détecteur d'angle mort, l'aide active au maintien de voie, la lecture des panneaux routiers et le freinage automatique d'urgence avec détection des piétons.

Moins de puissance, plus de couple

Et nous voici à la version hybride du Vitara, qu'on identifie à une autre petite modification esthétique : la barrette bleue qui décore l'intérieur des phares. Le 1.4 Hybrid est désormais la seule mécanique proposée pour le modèle, qui reste toutefois disponible en 2 ou 4 roues motrices. En revanche, il n'y a pour le moment plus de boîte auto. Le moteur essence est donc maintenant assisté d'un petit moteur électrique de 13,6 ch placé à côté de l'alternateur, alimenté par une petite batterie 48V de 0,4 kWh. Vous l'avez compris : pas question de rouler à l'électricité, l'idée est de faciliter la vie du moteur essence dans certaines situations, pour réduire son appétit et ses émissions : 128 g/km pour le 4x2, 140 g/km pour le 4x4, chiffres WLTP.

En devenant hybride, le 1.4 a perdu en puissance. Il passe de 140 à 129ch, ce qui allonge un peu son temps au 0-100 sans rien changer à la vitesse de pointe. Mais on n'y perd rien en plaisir et en agrément, au contraire. Car le couple, lui, augmente. Il passe de 220 à 235 Nm, et ce couple – partiellement électrique, donc délivré immédiatement – se manifeste désormais à la moindre pichenette sur les gaz. Résumons. Avant, grâce à son poids plume pour la catégorie (à peu près 1.100 kg pour la version la plus légère) et à son moteur plein d'enthousiasme, le Vitara était très réjouissant à conduire, disons même à cravacher. Aujourd'hui, avec un système hybride light qui n'ajoute que 15 kg sur la balance, mais qui améliore les relances et les reprises à bas régime, il l'est peut-être plus encore.

Plus sobre

Quid de la conso ? Puisqu'on parle d'hybride light, n'attendez rien de spectaculaire. Quoique… Sur un parcours où nous avons nos habitudes, nous avons relevé une moyenne de 6,9 l/100 km. C'est déjà assez honorable pour un SUV compact essence, surtout pour une version 4x4 comme l'est notre AllGrip du moment. Et un petit coup d'œil sur nos vieux carnets de notes nous apprend que c'est un bon litre de moins que le même Vitara AllGrip équipé du 1.4 turbo 140 ch classique. Bref, cette hybridation light n'est pas magique, mais elle est efficace, c'est certain. Elle fait donc d'une pierre, deux coups : elle rend le Vitara à la fois plus fun, et plus sobre.

Dernière bonne nouvelle : Suzuki a décidé de ne pas répercuter l'hybridation sur ses tarifs. A finition égale, le Vitara Hybrid est exactement au même prix que "l'ancien" 1.4 140 ch, soit un tarif de base de 22.999€.